Citation :

(Comme la trame doit changer, difficile d'ébranler la vision d'esprit et de l'auteur, et de son personnage principal. Il est donc certain que cette alternative plaise ou non, mais elle est essentielle pour le changement de trame. Cho est mort, ainsi que Inshu et Joy. Teyu est grièvement blessé et le petit gouverneur a été relâché. Le reste sera développé au cours du RP.)

Le rêve. Ce monde imaginaire, reclus au fin fond de notre esprit et qui nous protège de la vraie vie. Les humains aiment se protéger de cette manière, tout oublier et faire semblant que tout va bien dans le meilleur des mondes. Cette manière de fuir, cette lâcheté … je trouve cela juste pitoyable. Il faut se battre pour vivre. La vie n’est pas quelque chose d’anodin, il faut la mériter et se battre pour la garder. C’est de cela dont il est question : de survie et de bataille. Pourquoi avons gagné cette guerre du Jushin ? Parce que nous sommes des démons ? Non. Car nous étions préparés à nous battre et à luter pour nos vies. Eux, non. Ou bien pas assez … C’est pour cette raison que j’ai pris cette décision il y a déjà fort longtemps … Parce que sinon, que reste t’il à faire, si ce n’est rendre les armes et mourir ?

Je secouais lentement ma tête. Qu’elles étaient ces pensées néfastes qui me prenaient ? Mes paupières se soulevèrent lentement et mon regard se fixa sur mon Maître qui dormait paisiblement. Il était celui qui possédait toute ma loyauté. Ses ordres étaient absolus, incontestables. Comment ma vie se serait-elle passée sans lui ? Je n’en ai aucune idée et je ne veux même pas l’imaginer. Soupirant, je me callais contre la souche derrière mon dos et ramenais mes jambes contre ma poitrine. Je m’ennuyais … J’avais envie de bouger, de sentir mon corps se fatiguer, mes muscles s’étirer et surtout, j’avais faim. Je voulais sentir le gout de la chair, tendre et délicieuse … Un bref regard sur mon Maître m’apprit que celui-ci dormait toujours, mais cette faim qui ne me quittait pas se faisait de plus en plus pressante. Étais-je inquiète de le laisser seul ? Non, il était Ajitae, le pouvoir absolu incarné dans un être vivant. Il ne craignait aucun ennemi et fous étaient-ce qui se dressaient entre lui et ses objectifs.

Silencieuse comme une ombre, je pris appuis sur la souche pour me relever et m’enfoncer dans les profondeurs de la forêt. La nuit ne me gênait nullement, mes yeux s’adaptaient parfaitement et j’arrivais à discerner chaque détail. Mon corps stoppa net dans sa marche et je relevais la tête … La chasse débutait. Sentir ses proies, les débusquer, insuffler la peur … il n’y avait tout simplement rien de meilleur ! Laissant les odeurs me pénétrer, je sus en quelques secondes où se trouvaient mes cibles. Pas un excellent repas, mais cela ferait l’affaire pour calmer cette faim dévorante. Mes pas se firent pressants, comme si tout mon corps avait lui aussi sentis que le repas serait bientôt servit et j’accélérais le rythme de ma marche à travers les arbres et les plantes. Je ralentis néanmoins en entendant les bruits de vies que je recherchais et je me penchais lentement pour les fixer. Une famille, à priori. Des pauvres qui avaient installés leurs tente pour passer une nuit qui, selon eux, allait être paisible. Tss, qu’elle folie de se poster en pleine foret sans même quelqu’un pour surveiller les environs. Ce genre d’actions stupides pouvait être prit comme une invitation … à diner.

Imperceptiblement, mon corps se transforma pour devenir sauvage, puissant et animal. La panthère noire que j’étais devenue capta les odeurs de ces êtres vivants et sentis la salive et le désir ardent de les dévorer monter en elle. Manger ou être manger, la loi de la nature, comme on dit si bien. Je tendais les muscles de mes pattes arrière et dans une impulsion phénoménale partit comme une flèche en rugissant. Le grondement fit immédiatement sortir cette famille et je remarquais que le père était armé d’une sorte de machette. Bonne idée, il était mû par le désir de protéger sa vie et sa famille … mais complètement futile dans cette situation. Opérant un virage quand j’atteignais la femme, je saisis le premier être qui me venait sous la dent –en l’occurrence un enfant- et entreprit de lui briser la nuque dans un craquement sonore. A peine le temps de savourer le gout de cette chair si tendre que l’homme fonçait sur moi en criant qu’il allait me tuer … Je lâchais le cadavre de ma gueule et bondit pour lui sauter à la gorge, arrachant ainsi sa tête dans une gerbe de sang. Ma dernière victime me contemplait avec des yeux exorbités par la peur et elle sut qu’elle allait mourir. Tout n’était qu’une question de pouvoir après tout … Tandis que l’aube se levait lentement, je profitais de ce repas qui m’était offert, savourant le gout de la chair et du sang.

Je terminais de dévorer le dernier corps sans vie quand mon ouïe capta un son que je n’aurais pas dus entendre. Ma tête se redressa et je regardais dans toutes les directions pour visualiser d’où venait ce bruit si fin et pourtant puissant … celui d’un cœur humain.

La vie est une chose infiniment compliquée et éphémère. Toujours prête à se fissurer et à sombrer au moindre mouvement désordonné, c’est une chose précieuse qu’il faut savoir préserver. Dans cet univers, il existe plusieurs sortes d’être Humains. Ceux qui la cultivent, cette vie. Ils la vénèrent et font tout pour la défendre. Usant de ce qu’ils appellent « l’amour » et diverses émotions du même type, ils proclament tirer leur force de cette blancheur que leur apporte leur proches. Ces êtres font tout pour rester dans le droit chemin et la peur de s’en détourner les taraude à chaque décision. Et puis, il y a les autres … Des êtres vivants eux aussi, pourtant, on les qualifie de « monstres ». Et pourquoi ? Pour la simple et bonne raison qu’ils ne possèdent pas la même manière de vénérer cette vie. Je fais partis de cette catégorie qui pensent que la vie n’est rien de plus qu’un fardeau. Au final, l’existence n’est pas compliquée : Tout est une question de pouvoir, de puissance et de supériorité. La loi de la jungle, manger ou bien être manger …

Mais pour le moment, j’avais plus important à faire que de laisser vagabonder mon esprit sur de telles questions. Quoi que … il est très compliqué, lorsque je suis sous ma forme animale, de contrôler cet esprit qui est le mien. A chaque transformation, je deviens quelque chose de bestiale, presque incontrôlable. Sans être de la schizophrénie, cette panthère possède quoi qu’il arrive sa propre … personnalité. Chaque ressentis, émotions ou pensées se transforment pour devenir des … sensations. Les pensées deviennent des mots … Bref, c’est un grand bouleversement et pour tout dire, c’est assez compliqué de maintenir sa personnalité au dessus de l’animal. Heureusement pour moi, je parviens presque tout le temps à garder le contrôle. Sauf quand je perds mon sang froid –ce qui m’arrive rarement- ou bien lorsque je me nourris. Comme maintenant … Des regrets ? Pourquoi ? Avoir tué cette famille qui ne demandait rien a personne ? Non, je n’en avais aucun. Comme je vous les dis, tout est une question de pouvoir. Quoi qu’il en soit … cette odeur, je la reconnaissais. Sans pour autant savoir où, quand et dans quelle situation, je savais. J’avais déjà sentis cette odeur …

Ouvrant la bouche, je fis tomber le bras que je tenais entre mes crocs dans un bruit peu glamour. Heureusement pour cet inconnu, l’odeur du sang qui couvrait mes babines et toute cette zone, parvenait à troubler mon odora … et malheureusement pour lui, mon ouïe, elle, n’était pas affectée et parvenait à capter les bruits de son cœur. D’après les battements irréguliers de celui-ci, tout laissait penser qu’il était caché et qu’il était en train de m’espionner. Avec un silence de mort, je posais mes pattes sur le sol pour prendre un appui et cacha mon corps derrière un arbre aux alentours. Grimpant dans une de ses branches, je profitais de la hauteur pour scruter les environs. Cette odeur … je n’arrivais tout simplement pas à me la sortir de la tête. Où l’avais-je déjà rencontré ? … ! Mes yeux luisirent d’excitation quand ce souvenir me frappa de plein fouet. Evidemment ! Comment avais-je pus oublier cette rencontre ? Et surtout, c’était un ennemi à mon Maître … et cette Sando, une combattante intéressante. Si j’avais été sous ma forme humaine, j’aurais pouffé de rire. Pourquoi ? Tout simplement parce que cette scène avait un gout de déjà vue. Pourtant, je comptais bien changer une chose : la fin. Car cette fois ci, il était seul et je bénéficiais d’un avantage majeur : il ne savait pas où j’étais.

Concentrant mon ouïe, je me figeais. Il fallait tout d’abord écarter les bruits des animaux, des bruissements que provoquaient le vent sur les feuilles et les arbres, les grignotements des rongeurs … pour me focaliser sur cet unique son, celui de la vie. Sautant de ma branche, je pris pieds, ou plutôt pattes, sur le sol ferme. Je l’avais trouvé. C’était facile … peut-être même trop ? Sans trop savoir pourquoi, j’avais envie de lui donner un indice … Inspirant une grande bouffée d’air, j’ouvris la gueule pour lâcher un rugissement qui se répercuta dans les alentours sur plusieurs mètres. Tous les animaux s’enfuirent, car ce bruit n’annonçait qu’une chose : La mort. Cet homme était une proie et j’étais le chasseur … Je repris position sur le sol, tendis les muscles de mes pattes et pris une grande accélération, oubliant toute notion de silence pour foncer droit sur ma cible qui se trouvait, maintenant, devant moi … Son dos m’était offert, aussi, je poussais un deuxième rugissement tout en fonçant droit sur lui, telle une balle mortelle, avide sang et de chair fraiche. La sienne …